La fin de l’expérimentation du parc Lamoignon – Mark Ashton
Début 2020, à la suite d’échanges et concertations avec Mme Komites, (alors adjointe à la Mairie de Paris, chargée des espaces verts, de la nature, de la biodiversité et des affaires funéraires), une expérimentation avait été mise en place au parc Lamoignon- Mark Ashton avec des horaires aménagés pour les chiens sans laisse. L’objectif était alors de faire un test grandeur nature et d’étendre ces tentatives d’aménagements dans tout Paris.
Cette expérimentation qui était effective depuis plus d’un an, a connu un nouvel essor en mai 2021 lorsque le portillon que nous demandions depuis des mois pour clôturer le parc a enfin été installé. Nous avions alors le droit de faire courir nos chiens de 8 h à 10 h le matin et de 17H30 h à 18 h le soir, puis de 18h jusqu’à la fermeture. Notre souhait d’avoir un revêtement plus approprié que la pelouse n’avait pas été entendu. Nous avions dû attendre que les jardiniers retirent les barrières de protection de la pelouse en hiver pour pouvoir profiter de tout l’espace. (La pelouse étant au repos 6 mois par an du 15 octobre au 15 avril.) Aucune signalétique n’avait été installée et la charte de bonne conduite de la Ville de Paris avait été accrochée à l’entrée bien trop bas pour être visible.
Cette expérimentation étant la seule pour tout le centre de Paris, elle a bien sûr été victime de son succès et nous nous sommes bientôt retrouvés trop nombreux dans ce jardin, enclavé entre des immeubles et la bibliothèque historique de la Ville de Paris.
Aucune discussion possible
Nous avons alors appris brutalement lors d’une visio-conférence, tenue par Jacques Boutault (adjoint au Maire de Paris Centre, en charge de l’économie sociale et solidaire, du tri, de la réduction et de la valorisation des déchets, du recyclage et ré emploi, de la condition animale et de la résilience) à laquelle était invité tout le voisinage mécontent et les anti chiens du quartier que le Maire de Paris Centre, Ariel Weil mettait définitivement fin à cette expérimentation le 18 Juin 2021.
La raison avancée pour la fermeture : de trop nombreuses plaintes de riverains concernant notamment les aboiements et les déjections canines ont été reçues par la Mairie du Centre. Nous avons également pu lire dans Le Parisien du 3 septembre 2021 que le Maire nous reprochait d’avoir « massacré la pelouse » et que les habitants « avaient peur pour leurs enfants ».
Nous rappelons ici que peu d’enfants viennent jouer au parc Lamoignons Mark Ashton puisqu’il ne dispose pas d’aire de jeux, et que quand ils viennent c’est justement pour être au contact des chiens. Quant à l’état de la pelouse, nous avons bien tenté d’expliquer à plusieurs reprises l’intérêt ( intérêt partagé : pour le respect du travail des jardiniers, pour le bien être et la sécurité des chiens )d’un revêtement adapté mais en vain…
Aucune discussion n’a été possible et le portillon qui sécurisait l’accès du parc vers la rue des Francs-Bourgeois a été démonté fin juin.
Nous souhaitions, tout au long de cette expérimentation, faire remonter des constatations de terrain et entendre quelles étaient les plaintes des riverains. Mais il nous a été impossible d’échanger avec la Mairie de Paris Centre, car en deux ans de mobilisation, nous n’avons pas obtenu de rendez-vous, ni avec le Maire d’arrondissement puis de Paris Centre, ni avec ses adjoints successifs en charge du dossier. Une absence de dialogue que nous déplorons.
Nous savons et rappelons que nous avons des devoirs en tant que propriétaires de chiens : ramasser les déjections de nos compagnons et veiller à ce que leurs aboiements ne soient pas trop perturbants pour le voisinage. Ceci est indispensable. Nous avons même réalisé dans ce sens un guide de bonne conduite.
Pour autant, pénaliser toute la communauté des propriétaires de chiens, car un petit nombre de propriétaires est récalcitrant, n’est pas acceptable. Et il est triste de constater que la Mairie de Paris ne fait preuve d’aucune volonté forte pour faire une réelle place aux chiens, et n’adopte à aucun moment une posture de dialogue. Nous restons persuadés que cette expérience aurait pu connaître une autre issue avec un peu de dialogue, de concertation et des actions concrètes communes.